Sherlyn Waldorf l 100% l

Candice, après plusieurs essais vestimentaires et verres de jus d'orange, - non pas qu'elle adore les fruits mais les lendemains de fêtes sont parfois trop douloureux pour s'enfiler deux ou trois verres de vodka du matin - avait longtemps hésité avant de partir se promener. Des nuages d'un noir menaçant emplissaient la totalité du firmament, et le soleil ne parvenait plus à percer. Mais Candice étouffait dans sa villa bien qu'immense, et ses 'talons' ne demandaient qu'à se dégourdir.Marcher avait toujours été l'une des meilleures façons de se détendre. Cela lui permettrait de reflechir.Car réfléchir, elle en avait bien besoin. Au bord de la crise de nerfs, la jolie blonde avait d'un seul coup péter les plombs après une dispute téléphonique avec sa mère et avait envoyé à terre l'intégralité du dossier de mariage de sa mère juchées sur son bureau, enfin de son re-mariage. Avec un homme du nom de Cyrus, horrible, qu'elle connaissait depuis à peine deux mois. Ce qui avait répendu dans le salon un véritable capharnaüm, pour le mal-être de la femme de ménage.Ca, pour réfléchir, elle allait réfléchir, ou pas. Après tout, ce n'était pas ses affaires. Rien à faire, elle n'y pensait plus désormais.Sa sortie lui permettait également de récupérer une lampe qu'elle avait déniché dans le Gordon History, une boutique qu'une amie lui avait conseillé, boutique qu'elle n'aurait jamais visité d'elle même, la raison ? Elle n'aime que les boutiques de luxe généralement, mais avait eu un véritable coup de coeur pour ce magasin.
Enfin sortie de chez elle et de ses tracas ridicules, Candice porta d'une main son mini-sac comportant le matériel féminin habituel : maquillage, clés, porte-feuille, préservatifs (indispensables pour la jeune fille) et marcha quelques temps, elle était à cinq minutes du Centre Ville.L'orage grondait dans le ciel, mais elle n'y prenait pas garde, trop absorbé qu'elle était par les raisons de sa brusque crise. Car le plus étrange, c'est qu'apparemment Candice n'avait absolument aucune raison d'entrer dans une telle rage.Oui, cela lui traversa l'esprit environ deux secondes. Elle s'imagina ensuite avec la dernière robe Cavalli, qu'elle vénérait et passerait chercher dans la journée, après l'achat du lampadaire.La blonde vit se dessiner la boutique où elle devait se rendre, elle n'était plus qu'à quelques mètres. Elle avait son portable à l'oreille, écoutant un message vocal de Benjamin, son meilleur ami. Soudain, sans crier gare, la pluie se mit à tomber violemment. Avant même qu'elle se rende compte de l'ampleur de l'averse, elle courut vers le magasin et rentra, en essayant de se faire le plus dicrète possible, difficile dans ces conditions. Pourtant, la demoiselle adorait se mettre en scène, c'était son éternel but, d'après une fille que jamais Candice ne voudrait revoir. Peut-être était-ce par leur ressemblance frappante et jalousie commune ?Candice secoua ses cheveux ondulés par la pluie sous un silence assourdissant. Même dans la pire des situations, elle était belle et souriante,comme si des photographes des magazines du monde entier se trouvaient à chaque coin de rue, épiant sa vie.Elle sourit aux personnes présentes dans la pièce, avant de s'avancer au comptoir. Elle demanda alors le produit qu'elle avait déposé dans l'arrière-boutique, en réservation. La gérante lui répondit qu'ils n'avaient pas pu le laisser à cet endroit pour cause de fuite, et l'avait donc remis en exposition, attendant sa venue. La gérante, débordée, ne lui montra que brèvement l'endroit où il se trouvait, dans un coin du magasin, là où une jeune demoiselle se trouvait debout, face au lampadaire.Candice s'avança vers cette fille, oubliant sa politesse et ses bonnes manières dont elle aurait dû faire preuve.

- Excuse-moi. J'ai réservé cette lampe.